Présentation de l’établissement

Histoire du Lycée

D’après l’ouvrage « Romilly-sur-Seine de 1939 à 2000 » de Pierre Guillaumot

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, la création d’un centre d’apprentissage devint indispensable. Il fut installé dans l’ancienne usine de bonneterie Kulmann, construire en 1920 et située 71 avenue Jean Jaurès. Le bâtiment était en mauvais état car il fut occupé par les allemands qui avaient fait exploser des munitions à leur départ. Le toit avait été soufflé et les murs ébranlés. Il fallut procéder à une remise en état générale puis cloisonner, aménager, un travail considérable auquel les enseignants prirent part.

Une utilisation partielle des locaux eut lieu en 1946. Le 6 février 1947 les élèves inscrits habitant Romilly sur Seine furent bien convoqués mais il ne s’agissait pas d’une véritable ouverture. Ils durent se munir de pioches pour quelques travaux préparatoires et c’est en réalité seulement le 3 mars que le centre de formation Professionnelle commença à fonctionner. Il devint ensuite le collège d’Enseignement Technique en 1960.

Deux sections existaient au départ : la menuiserie et l’ajustage, avec un effectif de 75 élèves. Une troisième concernant la bonneterie « pour filles et garçons » apparut en octobre 1947. Elle accueillit en particulier les élèves de l’école de bonneterie qui avait été créée en 1943 par le patronat du textile local et que dirigea Monsieur Kiffel. Le rebroussage ; le remmaillage, la couture des bas, le raccoutrage, le bobinage, la piqure et le sujet pour les sous-vêtements, y furent enseignés au cours de sessions d’une durée maximum de cinq mois.

Une section d’enseignement ménager (devenue ensuite « employées de collectivités ») fut créée en 1952, une section de chaudronnerie en 1958, une section « employées de bureau » en 1960. Mentionnons également un cours de préparation au CAP de vendeur ouvert le 30 avril 1957, un cours de dessin industriel pour les menuisiers et les ajusteurs, ainsi qu’une branche d’enseignement général.

Les locaux de l’avenue Jean Jaurès ne constituaient qu’une solution provisoire ; l’augmentation de l’effectif les rendit bientôt insuffisants, on dut en trouver de nouveaux.

Des travaux d’aménagement furent entrepris en juillet 1957 dans l’ancienne usine Bourgeoisat, rue Anatole France. Cette annexe accueillit les filles de la section bonneterie et les élèves « employées de collectivités » à partir du 1er octobre 1958 ; elle fut inaugurée le 27 juin 1959. Cela n’empêcha pas de donner les cours de couture dans un local rue Mérenda, avenue de la Liberté, attenant à la caserne des sapeurs-pompiers et ceux de cuisine dans une salle du collège classique et moderne de l’avenue Pierre Brossolette.

Les élèves de la section bonneterie garçons occupaient, pour leur part, l’ancienne usine Duchat, rue Mignard, où ils avaient également leur internat. Après quelques années, ils durent quitter le bâtiment devenu trop vétuste et furent accueillis dans un local des établissements Dupré, à partir du 23 février 1970. D’autre part, une annexe fonctionnait à Nogent sur Seine. Quant aux classes préfabriquées auxquelles on avait dû avoir recours, avenue Jean Jaurès, elles étaient en mauvais état.

On imagine aisément les difficultés de fonctionnement créées par une telle situation. C’est pour y remédier que la municipalité obtint la programmation d’un collège d’enseignement technique mais il ne s’agissait en réalité que d’une extension des bâtiments de l’avenue Jean Jaurès. Seul un établissement nouveau pourrait mettre un terme à la dispersion. Le conseil municipal continua donc son action. Le 4 avril 1967, il avait réservé un terrain de 71 589 m2 compris entre l’avenue du Val Thibault, l’avenue Jean Jaurès et la voie ferrée, lieu-dit Le noyer Marchand ; il en vota l’acquisition le 28 mars 1968.

Le projet de collège dû à l’architecte Santef fut approuvé par le ministère et les élus locaux l’adoptèrent le 27 février 1970. La première pierre fut posée le 24 avril 1971 ; l’inauguration eut lieu le 21 octobre 1972. La rentrée quant à elle, s’était déroulée le 18 septembre précédent. L’établissement qui pouvait accueillir 540 élèves dont 192 internes, avait été construit par l’entreprise Briant en utilisant le procédé Coutant. Selon la presse départementale, le montant des travaux s’éleva à 7 676 005 F.

Le collège préparait en trois ans au certificat d’aptitude professionnelle et, en deux ans après la classe de 3eme des collèges d’enseignement moderne, au brevet d’enseignement professionnel. Il offrait des spécialisations pour ouvrières en bonneterie et pour soudeurs en une année d’études et comprenait également des cours professionnels municipaux ainsi que des cours de « formation sociale ». Il devint lycée d’enseignement professionnel en 1977 et prit le nom de Denis Diderot.

De nouvelles sections apparurent progressivement. Cela qui conduit au baccalauréat professionnel « structure métallique » nécessita une extension des bâtiments votée par le conseil général le 12 octobre 1992.

Le devis qui comprenait aussi une rénovation des locaux existants se montait à 12 060 000 F. le chantier ouvrit le 17 février 1994 et les nouvelles installations furent mises en service le 8 septembre 1994, date de la rentrée. Le lycée comptait alors « 22 divisions pour un effectif total de 530 élèves filles et garçons ».