Démonstration de ferronnerie d’art par les jeunes du lycée Denis-Diderot à Romilly-sur-Seine.

Ils ont de l’or entre les mains

Depuis vendredi, créateur de bijoux, de sac, tapissiers, vitraillistes, spécialistes du cannage… mais aussi lycéens en formation ébénisterie et ferronnerie d’art ont investi le Parc des expositions. L’occasion de faire découvrir aux nombreux visiteurs la diversité de leurs savoir-faire.

Démonstration de ferronnerie d’art par les jeunes du lycée Denis-Diderot à Romilly-sur-Seine. Démonstration de ferronnerie d’art par les jeunes du lycée Denis-Diderot à Romilly-sur-Seine.

Ce n’est que le début de l’après-midi et déjà les visiteurs se pressent dans les allées du Parc des expositions. Le retour du Salon des métiers d’art après trois ans de pause, en raison de la crise sanitaire, suscite la curiosité. Ce qui les fascine par-dessus tout, ce sont les démonstrations des uns et des autres. Peu importe le domaine de compétences tant qu’ils peuvent observer, admirer, questionner.

S’il est un pôle qui a la cote, c’est bien celui du lycée Denis-Diderot à Romilly-sur-Seine. Les jeunes ont beau être en vacances depuis hier, ils ont accepté de venir montrer au public ce qu’ils sont capables de faire. Face à la précision et la minutie, des élèves en Brevet des métiers d’art ébéniste, les flammes du four des jeunes en CAP ferronnerie d’art impressionnent. Les objets présentés sur leur stand sont remarquables et leur savoir-faire tout autant. « Ce n’est pas une corvée d’être là mais un plaisir car on travaille ce qu’on aime », confie Stéphane, 18 ans, en CAP en un an ferronnerie d’art. « C’est important d’être là pour montrer aux gens ce qu’on sait faire. On a beaucoup de questions des visiteurs. » Sous leur regard admiratif, filles et garçons fabriquent des pendentifs, des porte-clés… pour les uns, travaillent le bois pour les autres.

« Transmettre notre passion »

Anaïs, 31 ans, en reconversion après avoir été directrice d’accueil de loisirs, et Louise, 27 ans, en réorientation après une école de commerce, en BMA sont ravies de pouvoir échanger et de « faire connaître un métier qui se perd. » « Les visiteurs peuvent toucher, discuter, échanger. Ils ont une autre vision de leurs meubles en découvrant les coulisses », s’enthousiasment-elles. « On a la chance d’avoir une équipe de professeurs passionnés. On est le reflet de ce qu’on apprend. On a envie d’être passionnées aussi et de le transmettre encore plusOn permet aux jeunes de découvrir autre chose que le milieu scolaire classique. »

Toutes deux, pour des raisons différentes, ont choisi de changer de voie et de se tourner vers l’ébénisterie et de répondre à leur besoin « de créativité, de transmission et d’apprentissage. »

Parmi la centaine de professionnels présents, des passionnés, des artisans qui excellent dans leur art.

Pendant que les clients déambulent, Valérie, tapissière, s’attelle à la réalisation d’un fauteuil. « C’est important de montrer son savoir-faire, que c’est nous qui fabriquons nous-mêmes. Quand ils viennent dans mon magasin, l’atelier est derrière mais ils ne voient pas ce qui s’y passe. »

Sur le salon, elle ne cache aucune étape et affiche sa différence. «  Je n’aime pas ce qu’on voit partout. Je me mets toujours des challenges. »

Dernier en date, confectionner des fauteuils rendant hommage à Jean-Paul Gaultier, avec l’arrière en corset. Ça mérite le détour.

Qu’ils soient bijoutiers, ébénistes, sculpteurs… Ils ont de l’or entre les mains.

Aurore CHABAUD (EST ECLAIR)