À la rencontre des artisans d’art au château de La Motte-Tilly

 

Ces samedi 6 et dimanche 7 avril, à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art, le château de La Motte-Tilly ouvre ses portes aux artisans d’art. Un week-end qui invite le public à découvrir des métiers peu connus.
 

Par Marylou Prévost “EST ECLAIR”

Pour la troisième année, le château de La Motte-Tilly invite douze artisans d’art ce week-end, à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art.

Dans la cour du château, Romain Sapin, artisan créateur de La Celle-Saint-Cyr (Yonne), présente son métier : ferblantier d’art. « Je travaille le zinc, le cuivre et le laiton, sous forme de feuille. J’en fais de l’ornement, des épis de faîtage et des girouettes à plat, en volume et en origami », explique l’ancien couvreur-zingueur, ferblantier depuis deux ans. « Pour une girouette plate, il faut compter 15 h de travail. Mon plus grand projet m’a demandé 100 h de travail, c’était un jardinier à l’échelle 1 », poursuit Romain Sapin, qui fabrique ses pièces à la main.

Sylvie Violet, elle, réalise des peintures décoratives et restaure des monuments historiques. « Je fais de l’imitation de matière : faux bois, faux marbre, fausses pierres. Je travaille sur tous les supports comme des meubles, des portes… », détaille Sylvie Violet, qui a travaillé sur la basilique de Vézelay, le château de Fontainebleau ou même l’église Saint-Jean-au-Marché, à Troyes.

Dans la salle suivante, Sylvie Noailles s’est attelée à la réparation d’un ours en peluche. « Souvent, on me confie des ours avant de les transmettre. Ce sont toujours des histoires très touchantes », livre la restauratrice, qui exerce cette passion depuis 2015.

Des élèves en ébénisterie au château

Plus loin, Julien Cordier, ébéniste, restaurateur depuis 18 ans, verni un bureau Mazarin du XVIIe. Près des escaliers en colimaçon, l’Auboise Sylvie Ravenet montre le travail d’un canneur-rempailleur, métier qu’elle exerce depuis 31 ans. Jacques Navau, tisserand, décrit son « travail de finesse, qui consiste à associer les fibres avec le point qui convient. Le travail doit être parfaitement régulier ». Fabienne Roques présente, quant à elle, son métier de restauratrice de faïence et de porcelaine quelques pas plus loin, tandis qu’à l’étage François Etcheto, relieur, coud les pages d’un ouvrage.

Dix élèves en CAP et brevet des métiers d’art (BMA) section ébénisterie du lycée Denis-Diderot de Romilly-sur-Seine ont investi les cuisines du château. Ils réalisent un damier en plaquage. « Ça permet de faire découvrir le métier d’ébéniste, qui est peu connu », indique Olivier Dewolf, professeur d’ébénisterie.

« On associe les artisans avec les œuvres et les collections du château, qu’ils ont restaurées ou pourraient être amenés à restaurer. »
Amandine Leclair, adjointe à l’administrateur du château de La Motte-Tilly.

« On associe les artisans avec les œuvres et les collections du château, qu’ils ont restaurées ou pourraient être amenés à restaurer. Le but premier est d’utiliser le château comme écrin pour mettre en avant les artisans et leur savoir-faire », révèle Amandine Leclair, adjointe à l’administrateur du château de La Motte-Tilly.

Solie Reynouard et Vincent Golzwagner font de la marqueterie de pierre dure, un métier qui consiste à assembler de fines plaques de pierres dures pour créer un motif. Les marqueteurs ont ainsi eu l’occasion de restaurer un panneau du XVIIe. « Il était tout rayé, dépoli, il manquait des pièces donc on en a refait, nettoyé le panneau, et on l’a poli. C’est la majorité de notre travail au quotidien », explique Vincent Golzwagner, qui travaille pour Hervé Obligi.

Christine Morillot présente son métier de restauratrice de peinture. Un métier tout en délicatesse, qui demande de conserver les traits originaux des tableaux anciens, et qui l’a amené à restaurer deux œuvres du château.

Dans le jardin, c’est l’art topiaire qui est mis en avant par Jean-Marie Verfaillie, jardinier en chef du parc de La Motte-Tilly. Un art qui consiste à donner aux végétaux une forme structurée.

L’année dernière, le château avait accueilli 299 visiteurs. Amandine Leclair « espère avoir plus de monde. L’idée est d’ancrer notre participation tous les ans. Si les monuments peuvent continuer à être ouverts au public et à montrer les collections qui nous sont transmises de génération en génération, c’est parce que l’on a ces passionnés, qui sont prêts à reprendre le flambeau. Ce sont des savoir-faire qui ne meurent pas grâce à eux. »